CANCER DU CÔLON

Le côlon, ou gros intestin est la partie terminale du tube digestif. Il commence après
l’intestin grêle et se termine par le rectum et l’anus. Son rôle est de former et stocker
les matières fécales. Le colon peut-être atteint par plusieurs pathologies : cancer,
diverticules, maladies inflammatoires intestinales (MICI).

Le cancer du côlon :

Le cancer du côlon est une maladie se développant à partir des cellules qui constituent le revêtement de la paroi colique. Il provient de l’évolution d’un polype  qui progressivement grossit et se modifie pour devenir cancéreux. En absence de traitement, la tumeur va grossir  et proliférer, pouvant provoquer plusieurs situations :

  • au niveau intestinal : occlusion intestinale, hémorragie, perforation.
  • au niveau de l’organisme : disséminationdans d’autres organes : ganglions lymphatiques, foie, poumon… Ces localisations secondaires sont appelées métastases.

 

Le cancer colorectal (côlon et rectum) est un problème de santé publique car il est fréquent chez l’adulte : c’est le 3eme cancer le plus fréquent après le cancer du sein chez la femme et celui de la prostate chez l’homme. On diagnostique chaque année en France plus de 40 000 nouveau cas de cancer. Il s’agit donc d’un problème majeur de santé publique justifiant d’un dépistage.

Le dépistage :

Pour une personne sans antécédent familial de cancer du côlon, un test de dépistage par recherche de sang dans les selles est recommandé à partir de 50 ans, jusqu’à 75 ans. En cas de test positif, une coloscopie sera réalisée.

Pour les personnes ayant des symptômes digestifs, une maladie du côlon, du rectum ou un antécédent familial de cancer colorectal, une coloscopie est recommandée d’emblée. Seule la coloscopie permet de confirmer le diagnostic de cancer.

Dans 25 % des cas, il existe une histoire familiale de cancer colique, et dans 5% des cas il existe une maladie génétique favorisant l’apparition de cancer (syndrome de Lynch et polyposes familiales).

 

Les facteurs de risques qui augmentent le risque de cancer du côlon :

  • le tabac
  • le surpoids et l’obésité
  • la forte consommation de viande rouge et charcuterie
  • le manque de consommation de fruits et légumes

 

Les recommandations pour diminuer le risque de cancer colorectal sont :

  • Arrêter de fumer et limiter la consommation d’alcool
  • Limiter les viandes rouges (<500 g / semaine) et la charcuterie. Il faudra privilégier les viandes blanches, poissons, oeufs…
  • Consommerdes fruits, légumes et fibres
  • Consommer des laitages
  • Pratiquer une activité physique entre2 et3 heures par semaine

Respecter un objectif de poids normal (IMC entre 20 et 25) ou un surpoids modéré (IMC inférieur à 27)

Les symptômes possibles :

Les cancers au stade initial peuvent ne révéler aucun symptôme.

Les symptômes possibles sont : sang dans les selles, modification du transit (diarrhées/ constipations), douleurs abdominales, des faux besoins, sensation de défécation incomplète, amaigrissement, fatigue, anémie …

Bilan de la maladie :

Le bilan minimum avant tout traitement comportera :

  • un scanner
  • un bilan sanguin
  • une coloscopie (si elle n’a pas été déjà réalisée)

 

D’autres examens pourront être demandés au cas par cas : PET-scan, IRM, échographie cardiaque, etc.

La stratégie de traitement qu’il convient de mettre en place, vous sera expliquée en consultation auprès de votre chirurgien.

Les décisions sont validées réunion de cancérologie (RCP), se basant sur des recommandations nationales. Il vous sera remis un programme personnalisé de soins par votre médecin référent.

Les différentes opérations : COLECTOMIES

La chirurgie du côlon (colectomie) est réalisée sous anesthésie générale, dure environ 1h30, et dans la grande majorité des cas par coelioscopie (chirurgie mini-invasive à l’aide de caméra). Dans les autres cas elle est menée par voie ouverte (cicatrice de 10 cm environ). L’avantage de cette technique mini-invasive est la diminution des douleurs, le retour plus rapide aux activités quotidiennes et est équivalente que la voie ouverte sur le traitement du cancer colorectal.

COLECTOMIE DROITE :

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, dure 1h30 environ. L’opération consiste à enlever la moitié droite du colon puis à rebrancher l’intestin grêle sur le côlon transverse en réalisant une suture.

COLECTOMIE GAUCHE / SIGMOÏDECTOMIE :

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, dure 1h30 environ. L’opération consiste à enlever la moitié gauche ou sigmoïdienne du colon puis à rebrancher le colon sur le rectum en réalisant une suture. Parfois, dans de rares cas, il peut être nécessaire de réaliser un stomie temporaire (anus artificiel).

AUTRES INTERVENTIONS

Il est également possible de réaliser d’autres types de colectomie plus rarement:

  • colectomie transverse
  • colectomie totale ou subtotale, avec remise en remise continuité et parfois stomie temporaire.

QU’EST CE QU’UNE STOMIE ?

Dans certains cas le chirurgien peut être amené à réaliser une stomie, appelé aussi « poche » ou « anus artificiel » branché sur la peau de l’abdomen pour dériver le passage des selles sur le ventre et non plus par l’anus.

Le risque de stomie existe toujours lors d’une colectomie, mais la nécessité varie selon les types d’interventions (risque faible en cas de colectomie droite, plus élevé en cas de colectomie gauche ou chirurgie du rectum).

Une stomie n’est pas forcément définitive (fermeture de la poche au cours d’une seconde intervention chirurgicale) et qu’elles permettent de garantir la sécurité du patient en évitant parfois une infection intra-abdominale grave (péritonite).

 

VOTRE PARCOURS DE SOINS :

Consultation :

Lors de la consultation, votre chirurgien vous expliquera la maladie, et les différentes possibilités de traitement. L’ensemble de la stratégie de prise en charge est expliqué en détail : le principe, les risques et complications potentielles d’une intervention sont expliqués également.

Votre chirurgien vous remettra les examens préopératoires éventuels à réaliser : prise de sang, consultation anesthésique, échographie, scanner, IRM…

Hospitalisation :

La colectomie est réalisée en hospitalisation conventionnelle, qui dure environ 5 jours. Avant l’intervention, un régime alimentaire sans résidu sera prescrit, ainsi qu’un lavement ou une préparation colique. (voir le régime sans résidu)

Il est impératif d’avoir apporté l’ensemble du dossier médical pour l’intervention, ainsi que la fiche de  consentement à l’intervention signée.

L’intervention chirurgicale :

L’intervention dure environ 1 à 2 heures. Une fois retiré, le côlon est envoyé en analyse histologique sous microscope. La plaie opératoire est refermée à l’aide d’un fil ou d’agrafes. Un drain chirurgical est parfois laissé en place pendant quelques jours.

 

Période portopératoire :

La chirurgie actuelle du côlon est réalisée de façon à favoriser une récupération rapide après chirurgie, grâce  divers protocole de réhabilitation (RAAC) : Après quelques heures en salle de réveil, les boissons et l’alimentation sont reprises dès le jour de l’intervention, tout comme le lever et la marche. Les perfusions sont retirées rapidement (premier ou deuxième jour postopératoire). L’intervention est peu douloureuse, et l’ensemble de l’équipe médicale et paramédicale est à l’écoute pour la gestion optimale de la douleur postopératoire. Le patient sera suivi plusieurs fois par jour par le chirurgien, l’anesthésiste, une diététicienne, un kinésithérapeute et l’équipe d’infirmières et d’aides-soignantes.

Retour à domicile et consignes postopératoires :

Vous serez autorisé à quitter la clinique après validation par le chirurgien et l’anesthésiste, au bout de quelques jours.

En quittant le service, il vous sera remis:

  • les documents administratifs de sortie
  • les compte-rendu d’hospitalisation et opératoire
  • les ordonnances de médicaments et de soins infirmiers.
  • Un arrêt de travail, d’une durée de 3 à 4
  • Un rendez-vous de consultation postopératoire

 

Consultation postopératoire :

La consultation postopératoire à 3 semaines permettra de s’assurer de l’absence d’anomalie suite à l’opération et vérifier la bonne cicatrisation des plaies. L’analyse du côlon vous sera communiquée au patient, ainsi que les éventuels traitements complémentaires à mettre en place. une chimiothérapie n’est pas systématique et dépend de l’analyse microscopique de la tumeur.

SUITES OPÉRATOIRES

Elles sont en général simples. Des complications peuvent cependant survenir dans environ 15 à 20 % des cas.

La cicatrice

La plaie est habituellement fermée avec des agrafes ou de fils.

La douche est autorisée dès le premier jour postopératoire, mais le bain est contre-indiqué jusqu’à la consultation avec le chirurgien, soit 2 semaines minimum. Une crème cicatrisante peut être prescrite par le chirurgien pour accélérer la cicatrisation en réalisant de petits massages doux à partir du 10èmejour postopératoire.

Activités sportives, port de charges lourdes

Pendant la convalescence (4 à 6 semaines), les activités quotidiennes sont autorisées (marcher, faire ses courses, conduire une voiture…). Une activité sportive soutenue pourra être reprise environ 2 mois après l’intervention, de manière progressive sur 1 à 2 semaines. Le port de charges lourdes doit être évité pendant cette même période. Classiquement on limite le port de charges lourdes à 8 ou 10 kg maximum (1 « pack » d’eau). Une ceinture de contention abdominale est recommandée lors des efforts.

Alimentation et transit intestinal

Après l’opération, l’alimentation est normale et sans restriction particulière. Elle est reprise le soir même de l’intervention chirurgicale. Une alimentation léger et digeste est conseillée, en évitant les aliments très gras et ceux très riches en fibres. En dehors de ces quelques conseils, tout aliment est autorisé.

Le transit intestinal peut être perturbé temporairement après une intervention sur le côlon ou l’intestin.

Après une colectomie droite, des diarrhées peuvent survenir, mais elles ne durent pas (quelques jours maximum).

Après une colectomie gauche, il peut exister un syndrome de résection sigmoïdienne qui se manifeste par un fractionnement des selles.

Après une colectomie étendue (totale ou subtotale) notamment réalisé pour une maladie inflammatoire colique, des troubles fonctionnels digestifs peuvent exister et nécessitent le cas échéant une prise en charge diététique et/ou médicale.

Risques et complications potentiels :

Les risques sont de 15 à 20% environ, et dépendent de plusieurs facteurs: la maladie, et le patient (traitement anticoagulants, corticoïdes, obésité, diabète…). Certains risques sont communs à tout acte chirurgical abdominal: hémorragie ou infection, plaie d’un viscère (vessie, intestin, vaisseaux), conversion de la coelioscopie en chirurgie classique ouverte.

D’autres risques sont plus spécifiques à la chirurgie du côlon pendant l’intervention :

  • Plaie d’organe (uretère, vessie, intestin, vaisseau sanguin)
  • Hémorragie (pouvant nécessiter une transfusion sanguine)
  • Compression nerveuse
  • Après l’intervention, des complications peuvent survenir :
  • Occlusion ou difficultés à reprendre le transit intestinal.
  • Fistule : défaut de cicatrisation entre les deux parties suturées. Le risque est la survenue d’un abcès dont le traitement nécessite une nouvelle intervention, la pose d’un drain en radiologieou  la réalisation d’une stomie temporaire.
  • Infection
  • Hémorragie
  • Phlébite, embolie pulmonaire ;
  • Troubles de l’érection chez l’homme : ces symptômes sont possibles dans le cas de colectomie gauche pour cancer, mais restent rares.

 

LIENS UTILES